Crabes, tarentules et fœtus de poussins…
Nous quittons Phom Penh pour la petite ville de Kep, sur la côte. En chemin, nous initions mes parents à la vie en camping-car : courses rapides au marché, pique-nique à l’écart de la route, recherche d’eau pour nos réservoirs… Nous arrivons en fin d’après-midi à destination. Kep est une ville un peu étrange : pas de centre ville, une route qui longe une longue plage de sable apporté par camion pour embellir le littoral, un marché aux crabes animé sur le quai…
Nous nous installons sur le terrain de la guesthouse de mes parents, et profitons de la piscine pour nous rafraichir. Le lendemain, nous retrouvons Cédric, Marion, Ruben et Louve (le camion jaune avec lequel nous avons traversé la frontière) au marché aux crabes très pittoresque. Nous flânons un moment entre les étals de poisson frais, de poivre et de sucreries, puis allons déjeuner tous ensemble dans un restaurant de fruits de mer au bord de l’eau. Beaucoup d’attente, des portions un peu chiches et des plats peu savoureux… on ne gagne pas à tous les coups ! L’après-midi, Ruben et Louve vont faire la sieste au frais (ils ont la clim dans le camion !!), tandis que nous partons nous balader dans la colline qui surplombe la ville, et qui abrite un parc national. Bon… ça ne restera pas dans nos mémoires comme la promenade du siècle, mais nous sommes à l’ombre et Louise repère plusieurs singes dans les arbres. Après une nouvelle session piscine, nous allons au « sailing Club », le club de voile de la ville, où le coucher de soleil est particulièrement beau. Nous rentrons ensuite à la guesthouse en compagnie de cédric et marion qui passeront les 2 nuits suivantes à nos côtés. Le soir, nous sortons les tables, chaises et tout le monde pique-nique entre les 2 camions.
Le lendemain, nous partons tous les 12 en bateau pour l’ile Koh Tonsay, plus connue sous le nom de l’ile du lapin, à quelques kilomètres de Kep. Nous passons une chouette journée détente sur une jolie plage, même pas obscurcie par le fait que l’agence par laquelle nous sommes passés nous a fait payer le double du prix normal. Comme nous n’aimons quand même pas nous faire berner, nous faisons un joli numéro de « gentil et de méchant » pour récupérer quelques dollars au retour de la plage (mon père dans le rôle du méchant qui crie dans la rue que l’agence vole les gens, et moi dans le rôle de la gentille souriante qui répète avec le sourire « alors quelle solution pouvons-nous trouver pour que tout le monde soit content » ?). Le soir, rebelote tout le monde dine à la lumière des spots entre les 2 camions. Eliott dort avec sa tatie ce soir. Depuis l’arrivée des grands-parents, les enfants dorment à tour de rôle dans la chambre avec eux, et ils sont les plus heureux ;-)
Lundi, nous quittons Marion et Cédric et prenons la route pour une longue étape jusqu’à Kampong Cham où nous arrivons à la tombée de la nuit. Avant d’arriver, nous nous arrêtons dans la petite ville de Skun, réputée pour ses tarentules à déguster dans la rue. Nous nous attendions à en voir davantage, mais nous trouvons un petit stand à notre gout. Nous grignotons quelques pattes velues qui ne sont pas mauvaises du tout ;-) A Kampong Cham, mes parents nous offrent l’hôtel, et nous sommes ravis de prendre de longues douches pour nous décrasser après cette journée de route.
Le lendemain, nous louons des vélos pour explorer les environs et empruntons un joli pont en bambou de 1km de long pour rejoindre une petite ile sur le Mékong. Le pont est reconstruit chaque année par les habitants de la ville. Et bien figurez-vous que pédaler sur du bambou qui s’écrase sous nos roues n’est pas si facile, surtout sous un soleil de plomb. Ma pauvre maman trouve qu’on ne la ménage pas beaucoup ;-) De l’autre côté du pont, nous découvrons un petit village traditionnel avec ses maisons en bois et bambou, ses enfants souriants, ses charrettes tirées par des bœufs. Le temps semble s’être arrêté ici ! Il fait tellement chaud que nous n’avons pas faim du tout, nous nous contentons de grignoter quelques gâteaux de riz à la banane et quelques œufs. Ah oui… les œufs ! Je pensais acheter des œufs durs, mais en les écalant je découvre une matière peu engageante : les œufs ont été fécondés et c’est le fœtus qu’il faut déguster ! Ce qui ne rebute pas du tout Renaud, Louise et Martin qui ajoutent une nouvelle expérience culinaire à leur palmarès.
A l’heure où j’écris, nous sommes sur la route qui rejoint Siem Reap. Nous avons modifié un peu l’itinéraire prévu avec mes parents pour permettre à ma sœur, qui reste moins longtemps, de découvrir les fabuleux temples d’Angkor. Le ciel devient de plus en plus gris à mesure que nous approchons. Priez pour nous pour qu’il soit dégagé demain afin qu’on puisse en profiter un maximum !